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 [Bal d'Halloween] La scène

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Arachnid's Staff

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MessageSujet: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Lun 3 Nov - 16:52

La scène de l'Arachnid's Nest est très étroite, mesurant environ 1m50 de largeur, courant à l'ouest de la salle. Sur le mur nord, elle devient même le bar, devant une alcôve ovoïde de près de trois mètres de hauteur et autant de profondeur abritant les boissons et les divers instruments culinaires, protégés par un rideau de fer ajouré mimant des toiles d'araignée.

Mais sur cinq mètres de hauteur, d'invisibles escaliers noirs antidérapant et sans reflets courent sur les murs jusqu'à des plateformes de deux mètres par deux mètres, protégés par une rembarde a hauteur d'épaule de solide plexiglas destinées à prévenir les mauvaises chutes sans troubler outre mesure la visibilité.

Pendant du plafond et zébrant la pièce à partir de trois mètres, un vaste réseau de chaînes peint de manière à luire de manière irréelle sous la batterie de blacklights qui, jusqu'à vingt-deux heures, sont les seules allumées, plongeant la grande salle dans d'étranges ténèbres.

(N.B: SEULS CEUX QUI SONT SUR SCÈNE POSTENT SUR CE TOPIC. SI AUCUN MEMBRE DE L'ARACHNID'S NEST NE VOUS INVITE À MONTER, VOUS DEVEZ RESTER DANS LA SALLE ET POSTER EN CONSÉQUENCE)


Dernière édition par Arachnid's Staff le Lun 3 Nov - 17:32, édité 3 fois
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Arachnid's Staff

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MessageSujet: Re: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Lun 3 Nov - 17:04

À dix heures tapantes, les premières notes de This Is Halloween, reprise par Marylin Manson, ébranlèrent le sous-sol de l'Arachnid's Nest. Toutes les lumières s'éteignirent un instant, plongeant la salle dans l'obscurité complète pendant une seconde.

Puis, de puissants projecteurs s'allumèrent, projetant sur le mur est les silhouettes de quatre danseuses; elles avaient discrètement grimpé les escaliers pour se trouver à différents niveaux; Annabel à l'extrême droite, à trois mètres; Karitina à deux mètres, Akane à quatre et Cecilia à l'extrême gauche, à trois mètres de hauteur.

Même en regardant en direction des projecteurs, la lumière vive empêche de voir le visage des quatre danseuses; seule leurs silhouettes se découpent, ravissantes, fantomatiques, leurs ombres mesurant près de quatre mètres sur le mur noir et mat face à elles.

Madrigal ne les a vêtues que de sous-vêtements couleur chair minimalistes et a laissé les cheveux de ses protégés libres pour ce numéro; les silhouettes semblent parfaitement nues...bien qu'il fût impossible de voir le moindre détail...

Boys and girls of every age
Wouldn't you like to see something strange?

Come with us and you will see
This, our town of Halloween

This is Halloween, this is Halloween
Pumpkins scream in the dead of night

This is Halloween, everybody make a scene
Trick or treat till the neighbors gonna die of fright
It's our town, everybody scream
In this town of Halloween


Grâce à son ordinateur relié à tous les projecteurs de la salle, TNT choisissait, selon le passage, quelle danseuse prévilégier, laquelle mettre à l'avant plan, comment faire bouger ces ombres déjà mouvantes à travers la pièce...nimber ces jeunes demoiselles d'une lumière à l'hémoglobine ou d'un cadavérique verdâtre.

Les filles ne dansaient pas selon une chorégraphie particulière; chacune semblait y aller en freestyle, leur identification rendue difficile par TNT qui brouillait les pistes et les silhouettes sans visages.

I am the one hiding under your bed
Teeth ground sharp and eyes glowing red

I am the one hiding under yours stairs
Fingers like snakes and spiders in my hair


De nouvelles lumières éclatèrent dans la pièce, inondant le plancher de danse; au centre de plusieurs projecteurs se dessinait la silhouette ténébreuse d'une veuve noire, donnant la nette, désagréable et fugace impression que d'énormes araignées couraient sur les murs au milieu des silhouettes ravissantes et des clients de l'établissement. Un éclairage à dominante de rouge, et une machine à fumée remplirent la salle de bal d'un brouillard écarlate, comme si de minuscules gouttelettes de sang flottaient à hauteur de taille.

This is Halloween, this is Halloween

Halloween! Halloween! Halloween! Halloween!
In this town we call home
Everyone hail to the pumpkin song

In this town, don't we love it now?
Everybody's waiting for the next surprise

Round that corner, man hiding in the trash can
Something's waiting no to pounce, and how you'll...

Scream! This is Halloween
Red 'n' black, slimy green

Aren't you scared?

Well, that's just fine
Say it once, say it twice
Take a chance and roll the dice
Ride with the moon in the dead of night

Everybody scream, everybody scream

In our town of Halloween!

I am the clown with the tear-away face
Here in a flash and gone without a trace

I am the "who" when you call, "Who's there?"
I am the wind blowing through your hair

I am the shadow on the moon at night
Filling your dreams to the brim with fright

This is Halloween, this is Halloween
Halloween! Halloween! Halloween! Halloween!
Halloween! Halloween!

Tender lumplings everywhere
Life's no fun without a good scare

That's our job, but we're not mean
In our town of Halloween

In this town

Don't we love it now?

Everybody's waiting for the next surprise
Skeleton Jack might catch you in the back
And scream like a banshee
Make you jump out of your skin
This is Halloween, everybody scream
Wont' ya please make way for a very special guy


Personne ne remarqua qu'une silhouette s'était éclipsée du quatuor tant TNT embrouillait les pistes, créant une danse frénétique, presque sauvage, de ces beautés. Elles dansaient comme les anciennes sorcières des cauchemars d'écclésiastiques, de superbes femmes presque nues, se déhanchant sur des rythmes sortis de l'enfer, des tentatrices, des incitatrices à la luxure, des succubes, des...enfin, vous aurez compris.

Our man jack is King of the Pumpkin patch
Everyone hail to the Pumpkin King, now!

This is Halloween, this is Halloween
Halloween! Halloween! Halloween! Halloween!

In this town we call home
Everyone hail to the pumpkin song


Les lumières s'éteignirent lentement sur les dernières notes, plongeant à nouveau la salle dans l'obscurité totale. Pour deux secondes, puis pulsèrent les notes du deuxième numéro.
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Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


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MessageSujet: Re: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Mar 4 Nov - 2:20

Quand Annabel se déroba à la scène en plein numéro d'ouverture, elle dégringola en bas des marches et passa a l'arrière scène par une trappe, tombant dans une grande penderie où attendaient une petite équipe de coiffeuses, maquilleuses et habilleuses qui se ruèrent sur Annabel.

Elle enfila l'ensemble prêté la veille par Madrigal, celle-ci y ayant ajouté un gant de cuir aux doigts coupés pour la main droite et un gant de filet éclarlate pour la gauche, des pendants d'oreille de grenat et d'onyx, taillés en têtes de morts, et un immense collier, une rivière de cristaux de swaronsky noirs et écarlates constellant la poitrine d'Annabel d'étoiles scintillantes. On laissa la longue chevelure bicolore d'Annabe libre, n'y repassant que le peigne et le fer plat pour conserver leur mise en plis; on la maquilla à outrage, cerclant de noir ses beaux yeux verts pour lui donner un air de tragédienne morte-vivante. Annabel se laissait faire en s'observant dans le miroir, se sentant étrangement détachée de la réalité: la femme qu'elle voyait dans le miroir était belle. Superbe. Soignée, élégante et parfaite comme une star. Des rondeurs aux bonnes places. Des muscles fins mais puissants.

Ce n'était pas elle. Annabel avait beau se scruter, elle ne reconnaissait rien d'elle. Tout, son visage, ses cheveux à la couleur parfaite, à la texture parfaite, était une création de Madrigal. Une création haute couture, signée, griffée, tout ce qu'il faut pour que ça coûte les yeux de la tête.

On nouait le dernier laçage quand la musique s'arrêta et qu'Annabel se précipita sur scène, n'ayant que deux secondes d'obscurité avant que ce ne soit son tour.

Elle serra les poings et attendit les premières notes d'un chanson qu'elle avait toujours évité: Down with the Sickness de Disturbed. Non à cause de la musique; ses paroles étaient pour elle chargées de souvenirs glauques.

L'éclairage, cramoisi, inonda les yeux d'Annabel, s'allumant puis s'éteignant en suivant les pulsations préliminaires. La danseuse s'avança vers le milieu de la scène à pas rapides, tendant les mains vers le public, les paumes vers le haut, les enjoignant à applaudir. Elle avait un show à faire, et ça, elle n'allait pas le rater.

Can you feel that?
Oh shit


Ses lèvres et son visage suivirent les paroles, comme si elle s'adressait à la foule, ses mains se tendant devant elle puis se frayant un chemin contre sa gorge et son visage, tandis que ses jambes obéissaient à la musique, ses hauts talons claquant sur les planches. Ses bras la rejoignirent bientôt, en de lents mouvements amples, le corps d'Annabel ployant rythmiquement vers l'avant, tel un oiseau blessé s'écrasant.

OH HAHAHAHA!


Le corps gracieux et pulpeux de la belle aux cheveux de feu et de ténèbres sembla exploser avec les décidels qui noyèrent la salle. Le visage vers l'avant, ses beaux traits déformés en un rictus purement et simplement démoniaque, Annabel mit à contribution son corps, ses bras levés haut dans les airs, poings brandits, index et auriculaire fièrement dressés, incitant par ses mouvements les gens dans la salle à entrer avec elle dans son délire, telle une prêtresse de quelque culte sombre, mystique et jouissif.

OH AHAHAHA!

OH OH!
HO HO!
OH OH!


Ses mains se mirent à parler avec le chanteur, tandis que sa taille se laissait emporter par la guitare et que ses longues jambes fines, sculptées et galbées par les talons, scintillant d'un éclat de braise dans la lumière à dominante de rouge et d'orangés sortis de l'enfer étaient arquées, les pieds largement écartés pour offrir un meilleur équilibre à la jeune femme mais aussi pour lui donner une posture plus...provocante. Sa longue chevelure voletait furieusement, zébrait le visage de succube d'Annabel, ses yeux brûlants, sa bouche entrouverte sur ses dents blanches, ses lèvres humides et serties comme deux rubis dans son visage pâle, articulant les paroles.

Drowning deep in my sea of loathing
Broken your servant I kneel

(Will you give in to me?)
It seems what's left of my human side
Is slowly changing ... in me
(Will you give in to me?)


Faisant directement face au public, Annabel tendit les mains vers les clients avant de refermer les doigts avec avidité, dans le geste de réclamation d'une maîtresse exigeante. Elle continua son geste jusqu'à ce qu'elle entende une ovation monter de la salle.

Looking at my own reflection
When suddenly it changes
Violently it changes
Oh no, There is no turning back now
You've woken up the demon ... in me


Bras hauts levés, se déchaînant en sautillant, se cambrant et se redressant avec une une fluidité un peu barbare rappelant de près ou de loin les anciennes danses de guerres de ses lointains ancêtres amérindiens, Annabel levait les doigts en cornes; elle avait quelque peu oublié l'existence de l'assistance, partie dans sa bulle, comme toujours quand elle dansait, n'étant plus qu'un diapason, une fine couche d'existence n'obéissant plus qu'aux décibels qui bourdonnaient dans son crâne. Une danse instinctive, ses pieds, ses jambes et son torse encaissant les chocs de la batterie et de la guitare, ses mains crispées racontant une histoire...

Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Open up your hate, and let it flow into me
Get up, come on get down with the sickness
You mother get up
Come on get down with the sickness
You fucker get up
Come on get down with the sickness
Madness is the gift, that has been given to me


Annabel serra les paupières et s'obligea à continuer sur sa lancée. Cette chanson, Madrigal l'avait choisie purement au hasard. Il ne pouvait pas être autrement. Probablement parce qu'elle-même avait choisi Disturbed pour son audition. Personne ne connaissait son histoire de ce côté ci de la frontière. Personne n'aurait pu lui infliger sciemment cette chanson. Elle s'efforça de chasser ces pensées de son cerveau, de défouler son angoisse sur des mouvements encore plus déroutants, sur ses muscles tendus à se rompre, sur son équilibre sur ces improbables chaussures. Elle ouvrit les yeux, foudroyant la foule des yeux, un lueur de défi, un regard fermement convaincu que the show must go on...and be fucking fantastic.

I can see inside you, the sickness is rising
Don't try to deny what you feel
(Will you give in to me?)
It seems that all that was good has died
And is decaying in me
(Will you give in to me?)

It seems you're having some trouble
In dealing with these changes
Living with these changes


Ça...effectivement. Annabel en connaissait une qui avait du mal avec le changement. Particulièrement avec la puberté...

Oh no, the world is a scary place
Now that you've woken up the demon ... in me


Oui. Maintenant, le monde était un endroit effrayant, peuplé d'ombres, d'odeurs et de voix lui rappelant celle qui s'était appelée sa mère et qui l'avait battue puis laissée pour morte à cause d'une petite robe rouge. Une foutue petite robe rouge!

Elle passa le refrain en dansant, en tournoyant, en agitant sa tête et ses longues mèches, en n'étant jamais en paix, en appelant de ses mains et doigts tendus vers la salle les cris et le délire de la foule.

Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Open up your hate, and let it flow into me
Get up, come on get down with the sickness
You mother get up
Come on get down with the sickness
You fucker get up
Come on get down with the sickness
Madness is the gift, that has been given to me


You fucker get up...Effectivement. La question qu'elle s'était posée toute sa vie. Qui était le fucker l'ayant engendrée? Sa mère n'avait jamais voulu répondre. Pas de mensonge rassurant, pas de papa mort, rien. Le néant. Mêle toi de tes affaires. Ne pose pas de question. Tu n'as pas de père.

Si la musique n'avait pas été si terriblement forte, les hauts-parleurs ceinturant la pièce crachant à leur plein volume...on aurait pu entendre Annabel hurler, hurler pour essayer de noyer ces paroles qui lui faisaient revivre le pire moment de sa vie, celui ayant marqué un "avant" et un "après" dans le sang et la douleur.

And when I dream
And when I dream
And when I dream
And when I dream!!!!
No mommy, don't do it again
Don't do it again
I'll be a good boy
I'll be a good boy, I promise


Annabel sautilla sur place et se déchaîna, ses gestes ressemblant terriblement, pour quelqu'un qui aurait vu la scène, à une version chorégraphiée des coups qu'elle avait dû endurer. Elle leva le bras et rejeta violemment la tête derrière elle. Le coup qui lui avait fendu la joue. Les mains qui avaient enserré sa gorge. Ses coups de griffes désespérés. Le coup de pied au ventre qui lui avait coupé le souffle, puis ceux qui lui avaient fait faire volte face en pleine chute. Lui cassant deux dents supplémentaires et une côte.

No mommy don't hit me Oh-oohh
Why did you have to hit me like that mommy?
Don't do it! You're hurting me Oh-oohh!
Why did you have to be such a bitch?
Why don't you,
Why don't you fuck off and die?
Why can't you just fuck off and die?
Why can't you just leave here and die?
Never stick your hand in my face again bitch
FUCK YOU!!!
I don't need this shit
You stupid sadistic abusive fucking whore
Would you like to see how it feels mommy?
Here it comes, get ready to die!


Ces mots, elle aurait pu les écrire. Elle aurait pu les hurler la première. S'il fallait un jour qu'elle retombe sur sa vieille pute de mère, elle...elle..

Les quelques mesures plus calmes servirent à Annabel. Vers la fin du couplet, elle était tombée à genoux, la tête baissée, terrassée. Elle se releva lentement et rejeta sa longue chevelure vers l'arrière. Sous les projecteurs, luisaient six fines traînées brillantes, des larmes allées mourir aux commisures de ses lèvres. Elle ne les mit pas plus en valeur qu'elle ne chercha à les essuyer.

Elle se redressa, prit une grande inspiration et, juste à temps, reprit son masque de psychotique pour gueuler avec le chanteur de Disturbed et relever énergiquement son poing dans les airs:


OH HAHAHA

Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Get up, come on get down with the sickness
Open up your hate, and let it flow into me
Get up, come on get down with the sickness
You mother get up
Come on get down with the sickness
You fucker get up
Come on get down with the sickness
Madness has now come over me!


Avec les notes qui moururent, l'éclairage s'interrompit. Hors d'haleine, essuyant les traînées lacrymales sur ses joues de sa main gantée de cuir, elle redescendit rapidement, cédant la place à Akane en lui faisant un signe de la main.
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Îto Akane

Îto Akane


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MessageSujet: Re: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Ven 7 Nov - 7:03

I love the way you hurt me.
My tears are your wine.
Your thoughts would draw my plan for a cruise in vain,
Like talons in the pake moon shining above us.
My gained pleasure in pain is slowly vanished
As we sink deeper and deeper into a void of your venomous love.


Profitant des premières mesures lentes, baignant dans l'atmosphère aussi glauque que possible, éclairages et araignées rougeâtres courant sur les murs, des tuyaux crachant de longs panaches de fumée vite aspirée par la puissante ventilation du sous-sol, Akane se glissa vers un escalier et grimpa les marches quatre à quatre, parfaitement silencieuse, une ombre parmi d'autres. Elle se jucha à cinq mètres et, comme elle se redressait, le long cri d'Alice Cooper, annonçant la chanson Bed of Nails.

YEEEEEEEEAAAAH!

Le projecteur, blanc et cru, perçant les dernières volutes, éclaira la silhouette menue d'Akane. Madrigal lui avait prêté un blouson de cuir, qui ressemblait étrangement à celui porté par le chanteur dans le clip, sauf qu'il était coupé pour une femme. Il était ouvert sur un soutient-gorge des plus original; entièrement de fine cotte de maille, il moulait délicatement la poitrine menue mais rebondie de la jeune Japonaise, révélant quelques éclats de chair sans jamais offrir plus qu'une impression fugace, ses anneaux argentés lançant des éclairs dans la lumière crue.

Ses shorts de cuir, si courts qu'ils méritaient le nom de culottes, étaient reliées par quatre fine chaînes argentées à d'impressionnantes cuissardes de mailles ajourées, serrées à l'arrière de la jambe par un long cordon de cuir épais enfilé dans les anneaux plus grands qui allégeaient un peu le poids impressionnant de ces bottes (même si elles étaient faites en grande majorité d'aluminium et de titane, les semelles et le talon en fer pour offrir un soutient plus fiable), les anneaux plus petits, dessinant en argenté d'inquiétantes araignées grimpant le long des jambes d'Akane; sous elles, la peau était bien mieux mise en valeur, bien plus tentante, qu'aurait pu l'être la nudité. Les godasses valaient probablement dans les 2000$; , elles étaient perchées sur de hauts talons à peu près du même diamètre qu'un stylo, d'une dizaine de centimètres de hauteur, la semelle fine d'Akane ne touchant le sol que des orteils.

Son visage mutin n'était maquillé que sobrement, ses courts cheveux noirs lissés autour de son visage, casquée de cuir noir à la manière d'un képi à l'écusson d'une veuve noire avec le sablier caractéristique. Une cravache était, pour l'instant, sagement dissimulée dans sa botte droite.

Yeah, we're gonna fight
We do it every night
Baby, when you scratch
You know I'm gonna bite
You can make me die
I can make you cry
Opposites attract
That's the reason why


On pourrait croire qu'il serait impossible de marcheur gracieusement et légèrement dans de pareilles chaussures; c'était sous-estimer la science de l'équilibre d'Akane ainsi que les muscles d'acier qui composaient son corps svelte, qui réussit même à danser avec. Qui aurait fort bien pu se battre avec.

Elle tournoyait, se déhanchait et, surtout, battait le rythme. Ses talons faisaient vibrer le sol de la plateforme où elle se tenait; les cloisons invisibles laissaient la vue parfaitement dégagée.

Il y avait longtemps, un maître sensai lui avait apprit à apprécier la beauté de chaque geste, chaque kata. Il se plaisait à comparer le combat à une danse, et la leçon était restée. Après ce qu'elle avait pu voir elle-même de la danse par la suite, l'enseignement s'était confirmé; tout n'était qu'une succession d'attaques, de feintes, de parades. Prévoir, anticiper, laisser l'instinct côtoyer les sens, savoir quand et comment bouger. Un minimum de mouvements. Un maximum d'effets...

No one else could make you feel
Like I do, I do, I do
No one else can get as deep inside you
As I do, baby


D'un long geste, elle retira la cravache de sa botte et la brandit en direction de la foule, se penchant vers l'avant, faisant cliqueter et baîller dangereusement (mais pas assez, malheureusement pour ceux qui entretenaient un espoir) l'amalgame de fins anneaux, avant de se relever d'un bon gracieux, retombant sans l'ombre d'un chancèlement sur ses fins talons.

Our love is a bed of nails
Love hurts good on a bed of nails
I'll lay you down and when all else fails
I'll drive you like hammer on the bed of nails


Akane descendit langoureusement les escaliers, réussissant la prouesse de les dévaler de côté, de manière à rester face au public, sans ralentir ni hésiter. Elle glissa même sur le dernier mètre et fit un atterrissage contrôlé, accroupie, la jambe gauche étalée de tout son long et le pied pointé, les poings au sol. Quand elle releva la tête, sous l'ombre de sa casquette, ses yeux sombres en amande dévisagèrent longuement la foule, avant de se poser sur une tache rouge brillante près du bar. L'araignée rouge. Elle avait des instructions le concernant, celui-la. D'ailleurs, elles en avaient toutes reçues.

Elle lui fit un clin d'oeil et un fin sourire, regorgeant de tout le mystère de l'Orient, orna ses lèvres vermeilles. Le regard fixé sur le VIP, elle se fit soudain beaucoup plus coulante, ondoyante, la fine branche d'un saule pleureur agité par les remous d'un torrent, se servant de sa cravache comme d'une plume le long de son corps mince et agile, de sa gorge fine, de sa poitrine ferme, de son ventre où brillait un piercing d'argent encadré par le cuir aux épaules cloutées.

First we're gonna kiss
Then we're gonna say
Dirty little words
Only lovers say
Rockin'thru the night
Rollin'on the floor
When they hear us screamin'
They'll be breakin'down the door


Elle pointa son index soigneusement manucuré de noir avant de refermer le poing et d'éclater ostensiblement de rire avant de reprendre sa danse, son regard scrutant la salle, s'attardant parfois, ne s'arrêtant plus. Se servant tour à tour de sa cravache comme d'un bâton, une plume ou tout simplement...une cravache, elle échauffa les esprits, donnant à certains une soudaine envie d'avoir le cul douloureux après une petite claque amicale de la délicate jeune japonaise aux yeux noirs et aux lèvres en coeur rêvées par toute geisha.

No one else could make you feel
Like I do, I do, I do
No one else can get as deep inside you
As I do, baby

Our love is a bed of nails
Love hurts good on a bed of nails
I'll lay you down and when all else fails
I'll drive you like hammer on the bed of nails


Elle arpentait la scène de son pas aérien, gracieuse comme si elle n'avait que de légers chaussons dans les pieds; d'ailleurs, son jeu de jambe des plus...énergiquement évocateur était entre autres destiné à attirer l'attention sur cette partie de son anatomie; Akane n'était pas idiote, elle savait très bien que ces bottes n'étaient pas faites pour aller faire un tour dans la rue. Il était clair qu'elles n'avaient qu'un but purement ludique. Elle qui avait déjà un pied très petit et fin, ces bottes les galbaient superbement et avaient même réussi à lui faire voir d'un autre oeil cette partie de cette anatomie dont elle ne se servait initialement que pour se déplacer/frapper.

Bed of nails, Bed of nails
I'll drive you like hammer on the bed of nails
Ow, ow, ow, ow, ow
Gonna drive you like hammer
Baby, put me in your slammer, oh yeah

No one else could make you feel
Like I do, I do, I do
No one else gets that deep inside you
As I do, baby


Histoire d'attaquer la fin en beauté, de manière à ce que toutes les nénettes présentes se pètent les chevilles à essayer de faire pareil à la maison, Akane leva la pointe de son pied et, en équilibre sur les millimètres la reliant au sol, resta immobile quelques secondes, entreprit le plus dangereux jeu de pied de l'histoire des talons hauts; elle sautilla et tourna en accord avec le rythme de plus en plus endiablé, atterrissant sur le rebord de son talon, imprimant une légère torsion à son corps pour pivoter; elle ignorait ce qu'en dirait la Veuve, mais les godasses avaient l'air solides et elle avait un peu envie de frimer, d'avoir cette impression de planer sur...tiens, un lit de clous. Amusant.

Our love is a bed of nails
Love hurts good on a bed of nails
I'll lay you down and when all else fails
I'll drive you like hammer on the bed of nails

Bed of nails, get on my bed of nails
I'll drive you like hammer on the bed of nails
Ow, ow, ow, ow, ow
Gonna drive you like hammer
Baby, put me in your slammer, oh yeah
I'll drive you like hammer on the bed of nails


L'éclairage s'affadit avec la musique et, quand les ténèbres furent suffisemment épaisses, Akane se hâta hors de la scène afin de la laisser à Cecilia et d'enlever ces foutus instruments de torture dignes du moyen-âge.
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Cecilia Silvarez

Cecilia Silvarez


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Date d'inscription : 01/11/2008

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MessageSujet: Re: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Mar 25 Nov - 18:12

(N.d.J: Non, je n'oublie ni le forum, ni le RP que je suis censée y jouer...mais j'ai vachement mal calculé mon coup en ne prévoyant pas que Novembre est synonyme d'examens, de travaux de fin de session, de gigatonne de devoirs et de temps libre sacrifié au nom des bonnes notes. Je suis vraiment désolée, je ne pourrai pas terminer tout le RP prévu...alors je me donne 100 coups de fouet barbelé et j'essaierai de retenir la leçon pour une prochaine fois!)

Les murs de l'arrière scène tremblaient sous les assauts des décibels crachés par les puissants haut-parleurs de la salle tandis que la petite équipe d'habilleuses, coiffeuses et maquilleuses tourbillonnaient autour de Cecilia qui se laissait faire, masquant son agacement derrière un masque hautain.

Elle avait au moins convaincu Madrigal de ne pas lui faire porter de saloperies d'escarpins à talons aiguille. Elle ne dansait que pieds nus. Même si Cecilia avait accepté d'abandonner le mode de vie de son enfance en déménageant en Amérique, elle n'avait jamais pu supporter les échasses que ces femmes trouvaient si charmantes.

On brossa sa longue crinière noire et bouclée, rougit ses lèvres, obscurcit ses yeux de charbon. On lui avait fait revêtir une longue jupe à volants légère constituée en grande partie de dentelles couleur de feu, les jaunes, les orangés et l'écarlate s'entremêlant pour éclabousser les longues jambes fines de la gitane d'une gerbe de flammes. Très ample et souple, la jupe était conçue pour prendre la forme d'une corolle sortie de l'enfer lorsque la danseuse bougerait. Un corsage très simple, dégradé du jaune à l'orangé, bouffait (pas dans le sens de manger, hein...) sur ses seins et cerclait ses biceps.

Enfin, quand elle eût finit de se faire maquiller, elle se prépara. Akane allait bientôt terminer. Dans les quelques secondes qui lui restaient, elle prit un tube de vaseline et s'en mit précautionneusement une solide couche sur les lèvres et autour de la bouche et s'assura que sa flasque d'eau de feu était bien accrochée à sa cuisse et facile d'accès lorsque le moment viendrait.

Son grand-père était l'un des meilleurs cracheurs de feu d'Espagne et probablement d'Europe, comme son grand-père avant lui et ses ancêtres depuis des générations. Dès qu'elle avait atteint ses seize printemps, Cecilia avait suivi les traces de ses ancêtres et appris à se transformer en dragon. Même si le feu n'était guère puissant et ne durait que quelques secondes, il n'y avait rien de mieux pour impressionner les bourges et leur faire cracher le pognon.

C'était vachement dangereux, et c'était justement pour ça qu'elle adorait cet art.

Enfin, la musique se tût et Akane fit irruption dans l'arrière scène. Cecilia eût à peine le temps de l'entendre jurer et pester en japonais avant de devoir sortir à son tour pour se positionner au centre de la scène.

Elle balaya la salle du regard avant de décider que ce serait préférable qu'elle ne regarde pas trop. Quand on lui parlait de l'Amérique, jadis, on lui parlait d'une terre de libertés, de fortune et d'indépendance. Mouais. C'était surtout une immonde porcherie, un trou à merde où se complaisaient d'obèses porcs lubriques, n'ayant comme culture que celle du hamburger. Au moins, il était réellement possible de s'enrichir. Vite et bien. L'avantage avec les porcs, c'est qu'ils sont aussi cons que possible et qu'à condition de leur donner de temps en temps des épluchures de pommes de terre ou des raclures de bouffe, on peut prendre tout leur bacon.

La "musique", si on peut dire comme ça, commença. Cecilia sentait bien que les guitares et les violons de son enfance s'étaient tus à tout jamais, la chaleur et la beauté des instruments ancestraux de bois assassinés par l'électrique agressif.

Cecilia avait toujours été une excellente danseuse, sachant habilement mélanger les danses traditionnelles avec celles glanées ici et là. Elle savait danser un flamenco rigoureux comme un baladi fluide, danse entrée dans son clan depuis probablement déjà une douzaine de générations au contact de quelques moyen-orientaux et, depuis les quelques années passées en Amérique, à bouger comme eux le faisaient et qu'ils appelaient pompeusement de la "danse". Elle aurait plutôt opté pour le terme "crise d'épilepsie contrôlée", mais enfin. À Rome, on vit comme les Romains.

Elle fit tournoyer sa longue jupe autour d'elle, les volants de dentelles se transformant en étincelles autour de ses longues jambes puissantes et fuselées; parfois, on apercevait l'éclair métallique de sa flasque d'eau de feu ainsi que la dentelle ocre de sa culotte. Tout à fait à l'aise sur la plante de ses pieds, elle sautillait et tourbillonnait, son épaisse crinière de jais fouettant l'air, tapait des mains et glissait sur le sol lisse et noir de la scène.

Elle était belle. La beauté d'une femme faite, une splendeur aussi ténébreuse que saisissante. Une grâce, une souplesse, une impétuosité qui ne pouvaient qu'appartenir à une femme ayant grandi hors des dogmes, hors la loi, habituée d'esquiver, de s'enfuir à toute vitesse, habituée de ne compter que sur ses capacités pour survivre. Une femme au regard de charbon, chargé d'un héritage flou de sorcellerie tsigane.

Attachée depuis le début de la soirée sous une marche d'escalier, une torche à mèche de Kevlar attendait son heure. Cecilia, qui en dansant se déplaçait vers celle-ci, la détacha d'un geste sec. Un briquet tomba dans sa main.

La musique s'était fait beaucoup plus calme. Cecilia suivit le rythme, fermant les yeux pour se concentrer; tenter de ralentir ses battements cardiaques et, surtout, reprendre son souffle. Avec de l'eau de feu dans la bouche, valait mieux être capable de ne respirer que le minimum possible. Elle s'assura un geste discrèt que sa bouche était toujours protégée, torsada ses cheveux derrière sa nuque et les fixa sommairement d'une pince, puis leva son briquet et alluma la torche dont la mèche était trempée de kerdane. D'un geste rapide, elle dégagea sa cuisse gauche et tira sa flasque, s'amplissant la bouche d'une première lampée.

Elle faisait cet excercice régulièrement depuis dix ans et, chaque fois, une décharge d'adrénaline la survoltait. L'idée du jet de flamme qui semblerait sortir de sa bouche, l'intense chaleur, la beauté du feu, était pire qu'une drogue, et probablement beaucoup plus dangereux. Le fait d'avoir une bombe entre ses lèvres closes l'allumait bien plus que celui d'avoir une bite au même endroit.

Elle mit la mèche à plusieurs centimètres de son visage et, bouche entrouvertes, lèvres serrées pour ne laisser qu'un étroit et long espace, elle cracha.

Une boule de feu explosa immédiatement au dessus de la foule; Cecilia pivota sur elle-même en continuant d'exhaler de l'eau de feu en une longue expiration, muant la boule en un jet qui balaya les premières rangées de spectateurs. Quand elle n'eût plus rien dans la bouche, Cecilia se garda bien d'avaler avant d'en prendre une nouvelle lampée; elle sautillait et tourbillonnait, le menton levé bien haut en direction de l'aire ouverte de la salle, sa jupe se mouvant gracieusement, comme léchée par les flammes, tandis que de bien réelles jaillissaient des lèvres rouges entrouvertes de la belle tsigane. Ses yeux noirs n'étaient plus que le reflet de l'enfer qu'elle créait, des bouffées enflammées qu'elle crachait.

Comme elle devait retenir son souffle un maximum pendant qu'elle avait le produit inflammable dans la bouche, tout devenait de plus en plus confus, elle avait comme toujours l'impression d'être en transe. Un état loin d'être désagréable, près de l'ivresse, qui lui donnait l'impression de n'être guère plus lourde que les gerbes de flammes qu'elle faisait naître.

Quand la musique se tut, Cecilia tituba jusqu'à l'arrière scène, une assistante se précipitant vers elle avec un verre d'eau et une bassine pour que la gitane puisse enfin se rincer la bouche de l'eau de feu.
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Katirina Lebedev

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Date d'inscription : 01/11/2008

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MessageSujet: Re: [Bal d'Halloween] La scène   [Bal d'Halloween] La scène Icon_minitime1Jeu 11 Déc - 19:58

Impeccablement maquillée et coiffée, Karitina rajusta et resserra les sangles de ses pointes blanches et fit quelques excercices d'échauffement. Le tissus des pointes était neuf, un satin blanc pur épais et très solide mais les pointes appartenaient à Karitina depuis belle lurette. Seule une folle aurait accepté de porter des pointes neuves pour offrir une prestation, même de quelques minutes.

Le reste de sa tenue concordait avec la couleur des rubans blancs s'enroulant autour de ses jambes. Madrigal avait décidé de jouer la carte du constrate avec la belle ballerine, l'innocence feinte, la pureté supposée, la beauté angélique. Une guêpière aux broderies blanches sur blanc enfermait sa taille, la coupe princesse soulignant la douce courbure de ses hanches et de ses fesses, le lacé au niveau de la poitrine donnant à la jolie Russe blonde un décolleté qui aurait glacé Marie-Antoinette d'envie.

Elle ne portait pas de tutu mais, posé au creux de sa croupe, un noeud de festons de dentelle blanche créait un faux cul. Si celui-ci masquait subtilement la culotte brésilienne minimaliste de l'ensemble, il attirait d'autant le regard, s'agitant, bruissant et révélant quelques morceaux de la peau gainée de nylon translucide blanc de la dandeuse à chaque mouvement.

Les coiffeuses avaient remonté quelques mèches blondes en natte négligée au dessus de sa tête, de façon à dégager son visage mais laisser la longue crinière de Karitina dévaler le long de son dos. Un maquillage blanc, saupoudré de paillettes argentées, agrémentait le visage angélique de la jeune femme.

Karitina, blasée, observa a la dérobée la fin du spectacle de Cecilia. La salle était chauffée, c'était le cas de le dire. Les gerbes explosaient en tout sens, parfaitement contrôlées.

Quand, à bout de souffle, la gitane revint à l'arrière scène, Karitina se glissa sous les feux éteints; pendant les deux secondes d'obscurité, elle se mit en position, concentrée, sérieuse, belle.

La lumières s'ouvrirent mais ne plongèrent pas la salle dans une vive clarté; il n'y avait que la batterie de black light qui s'étaient allumées. Tout était sombre, sauf une silhouette éclatante, sur scène, de blanc vêtue, ses longs cheveux d'or brillant de mille feux.

TNT mit le jus. Storm, de Vanessa Mae. Une autre manière d'appréhender le classique...et de danser le ballet. Avant d'aller en prison, Karitina avait fait la preuve devant plusieurs DJ que le ballet est une danse tout à fait appropriée pour tout genre de musique...et qu'il n'y a pas que les grands-mères ou les gamines pour apprécier cet art.

Karitina avait fait des pointes sa spécialité. Elle était capable de sauter, de tournoyer et de se déplacer sur l'extrémité des orteils comme si elle volait, comme si elle ne pesait pas plus qu'une plume. Avec une facilité et une rapidité déconcertante.

Elle dansait depuis ses quatre ans et n'avait jamais arrêté depuis. Même en prison, elle s'était arrangée pour avoir un local où s'entraîner même si sa carrière était foutue. C'était sa passion, la seule chose qu'elle savait réellement faire.

Ça, et faire baver les mecs d'envie, les faire bander jusqu'à ce qu'ils en pètent leur braguette. On avait souvent approché Karitina pour qu'elle joue dans des films de cul ou pour qu'elle pose nue pour Playboy ou n'importe quel magazine de peau. Les quelques fois où elle avait dit oui, cela avait été un succès fou, même si ses films ou ses photos n'avaient rien de très hard. Mais ça, c'était avant la prison. Avant qu'elle comprenne qu'il ne sert à rien de faire dans la demi-mesure. Qu'on te chope avec un gramme ou trois kilos de coke, et t'es un camé. Que tu poses en string et soutif ou en train de te faire mettre par trois bites de blacks, t'es une pute.

Alors autant s'amuser pour vrai.

Elle avait découvert Vanessa Mae en s'entraînant et avait tout de suite trouvé le rythme et le style de la jeune violoniste amusant et entraînant, le violons la gardant assez près de la classe classique mais le rythme donnant un véritable défi à la danseuse qui, sur scène, enchaînait les jeux de pied les plus délirants de l'histoire, en parfait contrôle d'elle-même et en harmonie avec la musique; à certains passages, quelques clients tendirent le cou pour voir si les souliers de danse ou le sol de la scène n'allaient pas commencer à faire des étincelles.

Karitina était un alliage de grâce et de puissance, de contrôle et d'explosion d'énergie. Son torse, sa tête, ses bras et même le bout de ses doigts se répondaient, récitaient avec la musique ce qui ressemblait à un poème visuel. La longue chevelure blonde de la russe, éclatante, irréelle et aux reflets de violettes sous l'éclairage caressait le corps et le visage de la belle comme autant de minuscules doigts fiévreux, tremblants de désir se faisant arracher de leur étreinte la peau pâle et satinée.

Les paillettes saupoudrant le visage et les seins de la ballerine faisaient scintiller celle-ci comme une constellation dans la noirceur d'encre de la salle. Elle dansait comme un ange emprisonné au purgatoire, gardée captive pour le divertissement des démons. Un ange qui n'en avait que l'apparence, sa proximité avec les engeances du mal ayant perverti son âme.
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