La maison de campagne

Le vieux rentre en premier dans une vieille baraque des East Suburbs. Il est calme, tranquille. Le jeune par contre a l'air de ne pas tenir en place. Dieu que c'est dur pour lui ce qui vient de se passer. Il ne tient plus en place et débite tout ce qui s'est passé à Bull Run Street, et le carnage qu'il y a eu là-bas, ... Le vieux a l'air soucieux, n'esquisse aucune once d'émotion de découragement, il enjoint ses hôtes à prendre place tandis que lui a "à faire".

Enfin, après quelques minutes, le vieux tend un papelard à Vern Sullivan et va s'asseoir dans un fauteuil non loin de la. Il joint ses mains devant son visage et commence à parler, avec l'air d'un vieux sage.

" Ce qui s'est passé ce soir m'a incité à une chose. Je prends ma retraite. Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, mais m'avoir sauvé la vie vous donne le droit à deux choses. Premièrement, voici une déclaration d'intentions signée de ma main stipulant que j'abandonne tous mes actifs à votre profit, il ne vous restera qu'à indiquer votre nom sur le papier si vous souhaitez les reprendre. Je ne possède plus grand chose, mais cela vous sera suffisant pour remonter un gang de toute pièces et vous tailler une part dans le gâteau de la rue. Que vous le fassiez ou pas, cela m'est égal mais vous en avez la possibilité. "

En gros, c'est clair, le vieux vient de faire un testament dans lequel il stipule clairement que Vern est habilité à prendre sa succession. Il ne reste à celui-ci qu'à ajouter son nom. S'il le souhaite bien sûr.

" En tout état de cause, ma carrière s'achève ici mais vous n'avez pas eu affaire à un ingrat. "

Pour preuve, il sort d'on ne sait d'où deux liasses de billets. Il en tend une à Lilia et une à Vern. Lorsqu'ils comptent les billets, ils s'aperçoivent qu'il y en a pour 1500$. Pas un cent de moins.

" Maintenant, sortez, je vous prie. Il faut que je me repose avant de quitter cette ville. "

Le jeune raccompagne sans autre cérémonie les deux "sauveurs" qui n'ont eu qu'un moment de gloire éphémère et qui se retrouvent gros jean comme devant ... Avec 1500$ en plus en poche pour chacun. Pas mal, non ? Puis le jeune referme la porte sur lui et le vieux. L'indice est clair: l'entrevue est close.

ça a été un pur fiasco, une espèce de débauche incontrôlée de violence, un assaut irréfléchi dignes de débutants...
Vern a bien failli y laisser la peau, mais non, il est bel et bien en vie, pas dans un excellent état, mais en vie...

C'est comateux qu'il a vécu la suite de l'aventure, meurtri dans sa chair, l'esprit loiiiin des quartiers chauds, plutôt du côté d'îles paradisiaques, entourées de mers écarlates.. Bizarre hein ?



Il a repris ses esprits dans cette maison à la cambrousse, il a vu ce type lui refiler cette feuille incrédule, il lui a fallu pas mal de temps pour vraiment en comprendre les tenants...
Et là il a compris, à peu près au même moment où le vieux leur a filé les bifetons.. Merde il lui lâche son gang, ses activités, son business... Pour un fiasco ça c'est une vraie réussite !!!
Suzan n'en croira pas ses oreilles, elle en croira peut être son palet lorsqu'il lui offira un putain de dîner dans un vrai resto, pas une thurne sordide type Haïti's Bistro...


Ils se font mettre à la porte, un peu cavalier ça, mais bon il vient d'en faire un homme riche, tout du moins un homme influent, il va donc pas chipoter, et puis avec un peu de chance il ne reverra jamais la gueule du gosse, p'tit con va !


Bon... Les voilà perdus à la cambrousse avec de chouettes perspectives d'avenir, l'Impala en piteux etat les attend...



Hummm... Tu vois pas d'inconvénients à prendre le volant ? On larguera la caisse dès que possible.... ça nous permettra de causer un peu en route.