Depracity
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 Chambre 203

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Mer 22 Oct - 6:42

Madrigal entraîna son invitée dans la chambre munie d'un foyer, qu'elle avait nommée la chambre noire en raison de son inspiration gothique. Un large lit tendu de draperies et de baldaquins noirs, deux murs de pierre et les deux derniers d'un rouge sombre et intense. Une rangée de fausses torches, savamment imitées, éclairaient faiblement la pièce.

"Au vu de votre accoutrement, je me suis dit que vous apprécieriez le décor. Donnez moi un instant."


Madrigal laissa la jeune femme admirer la pièce sobrement et efficacement décorée, donnant un impeccable rendu à la fois chaleureux et glauque, imposant une atmosphère oppressante.

Madrigal s'assit sur l'édredon brodé d'une large rose, noire sur noir, et composa trois chiffres.

"Oui, Madame Bénédictine? Faites monter au 203 un ensemble de bain numéro six. Je vais redescendre avec vous aux gardes-robes des employées pour sélectionner un ensemble à mademoiselle...?"

Le ton et le regard indiquant à Annabel que la question lui était posée, celle ci répondit: Annabel Desormiers.

"Alors pour mademoiselle Desormiers. Merci, vous êtes un ange."

Madrigal raccrocha et invita Annabel à s'asseoir.

"En attendant qu'elle arrive, dites moi votre curriculum. Je vous en demanderai une version officielle si je décide de vous embaucher, mais en attendant, vous me plaisez. Vous avez quelque chose d'animal qui me plaît."
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 24 Oct - 4:32

Annabel avait la désagréable impression que l'on se moquait d'elle. Elle se sentait comme une souris, une minuscule petite gerboise face à un somptueux tigre sibérien.

Elle se redressa. Ce n'était pas une déesse, mais une mortelle un peu mieux lotie que la moyenne. Relevant le menton effrontément, elle fixa droit dans les yeux la Veuve Volen.

"Merci du compliment."

Elle s'assit, non sur le lit comme Madrigal le proposait d'une manière louchement familière, mais sur un confortable fauteuil club de suède noir et coussins bordeaux.

Concise, elle lui résuma son parcours depuis le Québec. Elle précisa qu'elle avait le droit de travailler aux 'States, qu'elle avait vingt et un ans et qu'elle avait pas mal de lettres de référence dans son sac, ainsi que son curriculum.

Sur les entrefaites, une vieille dame à la peau café noir frappa lui entra, adressant un large sourire éclatant de blancheur et de gentillesse. Elle tenait devant elle un immense chariot qu'elle poussait sans effort. Le grand appareil comprenait une section penderie, une table basse assez large pour accueillir un repas bien garni et un support à panier. Le chariot n'était chargé que d'un gros panier de plastique troué. La femme, probablement la Madame Bénédictine annoncée, remit le panier à Annabel en lui adressant un clin d'oeil et un sourire chaleureux.

Annabel détailla le contenu: deux épaisses serviettes blanches de tissus moelleux, plus de produits de beauté qu'elle ne pouvait en compter au premier regard, des crèmes, des shampooing, des revitalisants, et toutes sortes de mixtures colorées. Il y avait même un petit livre plastifié portant le titre "Guide d'utilisation".
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 24 Oct - 4:54

La jeune femme avait de l'orgueil, et ce n'était pas pour déplaire à la Veuve Noire. Au cours des nombreuses entrevues accordées, elle avait reconnu ce malaise, cette nervosité que bien des gens éprouvent une fois mis en présence d'une personnalité de renommée mondiale. Celle-là, Annabel, l'éprouvait clairement; néanmoins, elle gardait ses iris verts rivés sur ceux, gris acier, de Madrigal. Si ses mains tremblaient, ses lèvres et son regard restaient de granit.

"La paperasse ne m'intéresse pas. Je veux constater par moi-même de ce que vous avez dans les tripes et les yeux."

Madame Bénédictine entra alors, faisant diversion. Constatant le regard éberlué d'Annabel devant la panoplie de produits de beauté, Madrigal lui sourit d'un air absent.

"Pour aujourd'hui, contentez vous de la routine numéro trois. Cela ne devrait pas vous prendre plus de quarante cinq minutes. Je serai revenue d'ici là avec ce dont vous aurez besoin."


Madrigal se leva et se dirigea vers la porte. Au dernier moment, elle dit, sans se retourner:

"Il va de soi que, si cette porte peut s'ouvrir de l'intérieur, ce qui n'est pas le cas pour celles donnant sur l'extérieur. Si vous désirez partir, vous devrez me le signifier."
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 24 Oct - 5:24

Annabel fit distraitement oui de la tête avant que la Veuve ne sorte.

Elle se retrancha sur ce qui lui semblait être la salle de bain et resta ébahie.

Dans un coin, visiblement entièrement de pierre polie, un immense bain à remous, assez grand pour accueillir six adultes. Elle songea un instant que, seulement pour remplir cela, il lui faudrait une demi-heure; puis elle remarqua la cabine de douche. Entièrement murée sauf évidemment la porte, elle se fondait dans le décor.

Perplexe quant au fonctionnement de l'engin, Annabel se retrancha sur le Guide. Elle éclata de rire en y voyant tout, mais absolument tout, détaillé de manière quasi maniaque. Plusieurs traitements, chacun indiquant le nom du produit, la quantité requise et le temps que le cosmétique devait passer sur le corps. Il y avait même un guide, étape par étape, de maquillage et d'épilation.

Elle feuilleta jusqu'au traitement numéro trois et sélectionna avec amusement les produits. Amusements, jusqu'à ce qu'elle regarde les étiquettes et ne manque de s'étrangler.

Clarins. Dior. Givenchy. Guerlain. Vichy. Roc. Dr Ricaud. Chanel. Et d'autres noms qu'Annabel ne connaissait pas mais qui, de toute évidence, ne provenaient pas d'une pharmacie de banlieue. Pour les cheveux, pour le visage, pour le corps, pour les mains, pour les pieds, pour les zones intimes. Et même des bandelettes de cire épilatoire.

Soudain, cette cérémonie ne parut plus déplacée à Annabel. Avec des produits qui valaient à eux seuls une petite fortune, il était normal qu'on ne fasse pas n'importe quoi.

Elle commençait à être nerveuse. Jamais au grand jamais elle n'avait vu un pareil luxe. Elle était habituée aux bars tape-à-l'oeil, aux thématiques exotiques, sombrant dans l'exagération et un fétichisme vulgaire. Rien ne s'approchant de la somptuosité des lieux.

Dès qu'elle était entrée, l'impression de manoir s'était accentuée. Mis à part les équipements électroniques qu'elle devinait de dernier cri, la maison entière respirait la dignité hautaine de sa propriétaire. Annabel ne voulut estimer la valeur des objets l'entourant dans cette seule pièce; elle sentait qu'elle en aurait le tournis.

Elle poussa un cri quand elle actionna le levier de la douche: le jet n'arrivait pas d'un pommeau; des dizaines de faisceaux jaillissaient par des orifices pratiqués dans les murs et le plafond. L'eau, sous pression, éclaboussait de toute part.

La température préconisée par Madrigal étant limite frisquette, Annabel tourna un peu plus vers la gauche le levier, faisant gicler une eau plus chaude et confortable.

Au bout de cinquante minutes, avec l'impression d'avoir fait une peau totalement neuve après les soins administrés, elle sortit de la salle de bain, entourée d'une grande serviette blanche.
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 24 Oct - 22:03

Madrigal ouvrait délicatement les enveloppes de toile étanche contenant un ensemble qu'elle avait composé pour Annabel. Elle aimait la dualité de la chevelure de la jeune femme et avait envie d'exploiter le concept, d'autant que les deux coloris lui seyaient à merveille.

Quand Annabel sortit, avec le bon instinct de ne pas s'être rhabillée, Madrigal plissa le nez en voyant la salle de bain noyée de vapeur.

"On dirait que vous avez pris une douche chaude; vous avez maintenant la peau deux fois trop grande pour vous. La merveilleuse élasticité de votre épiderme vient de prendre un sacré coup."


Elle même ne se douchait qu'à l'eau fraîche, voire exagérément froide depuis des années, afin de mieux protéger son visage des rides et son décolleté des fanons disgracieux.

Si Madrigal était encore aussi irréellement resplendissante, avec le charme d'une femme mature mais la peau et le corps d'une adolescente, ce n'était pas grâce à la chirurgie plastique, qui ne faisait de toute manière aucun miracle: depuis ses quinze ans, elle vivait pour entretenir son corps et sa beauté, la considérant comme le plus précieux et le plus fragile de ses biens.

Depuis sa puberté qu'elle avait l'habitude des produits anti âge et qu'elle se méfiait du soleil comme de la peste, suivait un régime riche en antioxydants. Son régime était aussi élaboré, complexe et rigoureux qu'une formule de chimie. Son programme d'entraînement basé sur la souplesse des muscles bien plus que sur leur volume, pire encore.

Elle avait fait de son physique sa profession, au sens propre du terme.

Voir des véritables beautés se gâcher avec les années par quelques détails anodins, comme une série de douches trop chaudes ou une hygiène inadéquate, l'irritait au plus haut point.

Elle tendit à Annabel deux sous-vêtements de coton fin à gousset couleur chair, translucides, avec des bas aux genoux assortis.

"Ne vous inquiétez pas, ce ne sont pas des sous-vêtements de scène. Vous enfilerez d'abord ceci pour ne pas abîmer le reste. Je ne crois pas m'être trompée sur la taille. Vous portez du bonnet C?"
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Sam 25 Oct - 4:59

N'étant absolument pas pudique, Annabel prit les sous-sous-vêtements et les enfila prestement devant la Veuve qui la détaillait avec des yeux froids et calculateurs; la jeune femme se sentait détaillée du regard par l'ex mannequin, mais d'une manière beaucoup plus professionnelle et bien moins lubrique que celle d'un client ou d'un patron bedonnant venu jeter un oeil dans l'arrière salle avant de disparaître aux chiottes. Annabel ne savait comment interpréter l'expression de Madrigal: celle-ci ne semblait en avoir aucune. Par les dieux, songea la jeune québécoise, cette femme éprouve-t-elle des sentiments de temps à autres? Et quand elle jouit, elle fait quoi? Elle hausse les sourcils?

Le soutien-gorge beige était un poil trop petit pour elle, ce qui faisait légèrement déborder son avantageuse poitrine. Se sentant bizarrement plus mal à l'aise dans ces bouts de tissus incolores et inesthétiques qu'en tenue d'Ève, elle observa Madrigal qui retirait les autres sous-vêtements du sac avec précaution.

Annabel contempla les pièces de tissus vaporeux, la dentelle et le satin qui coulaient entre les doigts fins de la Veuve. Elle comprit soudain pourquoi Madrigal ne voulait pas que les étoffes touchent directement la peau: avec ces bouts de tissus à peine suffisants pour la couvrir, il y aurait de quoi nourrir trois villages du tiers-monde pendant six mois.

Le bustier rouge sang était obscurci d'une fine et délicate dentelle noire très ajourée, représentant un enchevêtrement de ronces. Il couvrait la poitrine d'Annabel jusqu'aux dernières côtes; son large décolleté carré encadré par de fines bretelles rouges était, à l'avant et à l'arrière, ajustable par de fins lacets de satin. Sur ses omoplates dégagées se dessinait le tatouage formant deux larges ailes d'ange noires, aggripées par des mains griffues; une paire de cornes abîmées, l'une percée d'une auréole d'angle surmontait les ailes blessées. Sur sa taille, soulignant la finesse de sa taille, son tatouage des deux roses était entièrement dévoilé. Celle du haut était rouge et perlée de rosée, gonflée de vie, tandis que celle du bas, noire et racornie, n'en finissait d'agoniser sous ses feuilles sèches.

La culotte, assortie d'un porte-jarretelle, reproduisait le même motif que le bustier. La coupe garçonne emmenait l'ourlet du bas de la culotte juste au dessus de la courbure des fesses, les couvrant tout en les faisant paraître plus rebondies. Un lacé en V, plus serré que ceux faisant tenir le bustier en place, en fermait le devant juste un peu au dessus du sillon des grandes lèvres.

Les rubans de gauche de sa ceinture à jarretière atteignait un ruban de dentelle stretch de deux ou trois centimètres de largeur. À droite, ils rencontraient un bas autofixant à mi-cuisse, écarlate et translucide, une longue couture rectiligne à l'arrière allongeant les jambes déjà interminables de la jeune femme.

Annabel poussa un soupir de découragement en regardant les chaussures: Madrigal lui avait demandé sa taille pendant qu'elles discutaient, et son sens de l'observation infaillible développé par une carrière de shopping lui avait fait monter LE soulier pour Annabel. La semelle de cuir délicate, montée sur des talons de sept centimètres, minces comme des stylos; et scotchant le pied fin d'Annabel à la semelle, une épaisseur de dentelle stretch de roses en boutons, couvrant tout le dessus du pied pour ne laisser que les orteils dépasser. Une fine bride de cuir venait retenir le talon. Ces godasses valaient probablement dans les 1000$ la paire, à voir le nom gravé à l'intérieur. Et cette Madrigal en avait fait monter quatre cartons, deux de chaque couleurs, pour être sûre de la pointure...! Il n'y avait pas de justice en ce monde.

Madrigal lui fit chausser au pied droit une chaussure rouge, et à gauche, une noire. Annabel, après un coup d'oeil dans un miroir, se sentit flotter comme sur un nuage, perchée sur ses talons.

Elle n'avait jamais porté de vêtements, à priori de lingerie (à ce stade, le terme de sous-vêtements n'était plus adéquat) aussi...scandaleux. Luxe et luxure s'entremêlaient comme les ronces sur cet ensemble aux accessoires volontairement dépareillés.


Dernière édition par Annabel Desormiers le Lun 27 Oct - 3:57, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Dim 26 Oct - 4:00

Faisant la moue, Madrigal observa la jeune femme sous toutes ses coutures, nullement intimidée. Elle rajusta le soutient gorge et serra davantage le lacé de l'avant.

"Pas mal. C'est un peu simple, évidemment, mais avec un bon maquillage et une véritable coiffure, ça devrait aller. Je suis heureuse de constater que vous avez eu l'intelligence de choisir un artiste comme tatoueur."


Madrigal avait également descendu de son antre une petite, mais puissante chaîne stéréo conçue pour iPod.

Dans son fort intérieur, elle songeait qu'Annabel était bien plus que pas mal. Elle avait tout d'une princesse vampire, avec son teint plus que lactescent, sa longue crinière qui séchait en boucles, ses nombreux piercing -elle n'avait pas manqué de remarquer celui ornant son mamelon droit; elle ne pouvait que saluer ce geste, destiné à souligner la beauté d'une poitrine arrogante prouvant que Mère Nature avait ses privilégiées en ce bas-monde. Elle avait un corps splendide, sculpté par la danse, tout en souplesse et en puissance gracieuse. Ses jambes étaient interminables, ses cuisses musclées et pulpeuses, ses fesses rebondies, sa taille d'une finesse de guêpe rehaussée par la largeur et la rondeur de ses hanches enfermées sans être comprimée dans le tissus sombre.

Mais outre de son physique flatteur, ce qui avait attiré l'attention de Madrigal, c'était le regard de la jeune femme. Celle-ci n'avait pas besoin de parler. Un regard à la fois curieux, furieux, désespéré et fermement résolu. Un regard de guerrière. Un corps de Walkyrie.

Elle savait déjà comment elle la coifferait et maquillerait. Même sans avoir vu faire la jeune femme aux airs de madone gothique, elle avait déjà l'impression d'avoir pioché le quatrième as.

"J'ai vu que vous aviez un iPod accroché aux oreilles. Installez le et choisissez votre chanson. Je vous regarde faire."
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Lun 27 Oct - 4:25

"PAS MAL?!" ne put s'empêcher de s'écrier Annabel. "Vous déconnez! On ne claque pas des milliers de dollars dans de la lingerie parce qu'on la trouve pas mal!"

Elle s'avança vers son sac, s'émerveillant de la fermeté de l'étreinte de la dentelle. Son pied ne dérapait pas d'un millimètre sur la semelle de peau, probablement d'agneau ou de tout autre bestiole prépubère. De quoi faire s'évanouir un membre de la PETA.

Elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, songeant soudain qu'elle allait passer l'entrevue peut-être la plus importante, certainement la plus bizarre, de sa vie. Que pourrait-elle donc danser ainsi vêtue? À quoi s'attendait Madrigal?

Avant que celle-ci ne s'impatiente, Annabel choisit une chanson et un numéro qui n'avaient jamais manqué de faire son petit effet: Lady Marmalade, version Putes et Cie.

Non ce que soit la musique sur laquelle elle puisse se déchaîner, mais d'après ses observations, c'était celle qui garantissait un maximum de clients. Au fil des utilisations, elle avait fini par retenir une certaine routine, qui, si elle ne pouvait être qualifiée de chorégraphie (Annabel n'avait jamais pu supporter ce qu'elle appelait les mouvements en boîte), constituait néanmoins une trame.

Un canevas qui aurait pu être jugé comme étant largement acceptable par n'importe qui, se dit Annabel en entamant les premières notes.
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Mar 28 Oct - 2:51

Personne n'aime se tromper.

Surtout pas Madrigal.

Elle ne laissa pas Annabel se déhancher plus d'une minute. Elle se leva vivement et, les yeux noirs de rage, arracha du socle l'iPod d'Annabel avant de le lui lancer en pleine figure.

"Vous n'êtes pas plus digne de ces créations que toutes les putains que j'ai vues défiler ces derniers jours; arrêtez vos ridicules minauderies. Il n'y a aucun camionneur abruti par douze bières ici pour trouver vos simagrées charmants."


Plus que tout, elle était terriblement déçue. Tant de feu, tant de fougue au fond des yeux, et une chorégraphie d'adolescente, sans conviction, mécanique, un rictus et un sourire pétillant de bêtise. Dégoûtée, elle détourna le regard.

"Enlevez ces vêtements de sur vous avant que vous ne les souilliez. Avec ce que vous montré comme étant votre mieux, une mini-jupe en léopard et un corsage deux fois trop petit pour vous ainsi qu'un chewing gum à la gueule vous corresponderont certainement mieux."
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Mar 28 Oct - 5:03

Au début, il n'y avait que l'humiliation. Puis vint la rage. De la rage découla la rébellion.

De la rébellion naquit la détermination, l'effronterie, l'imagination, tout ce qu'il fallait pour créer un "acte héroïque", comme planter une épée dans le coeur d'un inconnu, appuyer sur la gachette, aller draguer la plus belle fille du bar ou saisir à bras-le-corps une vedette internationale réputée pour ses meurtres aussi répétitifs que subtils et la catapulter sur un lit de sa propre demeure.

"Tu vises juste, vieille pute", cracha Annabel en frottant sa lèvre qui avait légèrement fendu entre l'impact avec le petit appareil et le silex tranchant de sa canine droite, créant une plaie mineure mais emplissant la bouche d'Annabel d'un goût de sang métallique. "Tu restes allongée et tu ne bouges pas de là, sinon, je te garantis que je t'étends pas mal moins gentiment."

Pour évacuer un peu de son ressentiment et pour marquer qu'elle ne plaisantait pas, Annabel arracha le téléphone de la table de chevet et s'en servit pour péter une fausse torche. Les yeux luisants de colère, tremblant de tous ses membres sous la décharge d'adrénaline, Annabel remit brusquement son iPod sur le socle et choisit une autre chanson avant de se diriger, elle aussi, sur le lit.

Elle plaqua Madrigal contre le matelas, les genoux de par en par du bassin de la belle Russe. Elle lui maintint les épaules plaquées contre le matelas à deux mains, le gris ayant disparu de ses iris pour laisser place à l'émeraude.

Les premières notes de Forsaken, chantée par Disturbed et tiré du film Queen of the Damned, emplirent la pièce.

Même si Annabel avait très souvent écouté et chanté cet air, elle n'avait jamais dansé en public sur ces notes, le style étant jugé trop marginal par la masse.

Elle ondoya lentement, telle une vipère, sa main droite remontant vers le menton de Madrigal tandis que son visage s'abaissait, ses lèvres frôlant presque celles, impeccablement maquillées, de l'autre femme quand elle se mit à chanter, d'une voix grave et puissante, en choeur avec le chanteur:

I'm over it
You see I'm falling in the vast abyss
Clouded by memories of the past
At last, I see


Elle se redressa lentement en levant les bras, ses épaules et ses hanches épousant la mélodie, son corps se ployant selon les tonalités; tous les muscles de son corps étaient tendus comme des arcs, prêts à l'action, à s'étirer et se contracter pour créer un mouvement aussi souple que précis.

I hear it fading
I can't speak it
Or else you will dig my grave
We fear them finding
Always whining
Take my hand now
Be alive


Elle aimait danser; n'avoir comme paroles que celles de la chanson, comme rythme cardiaque celui de la basse; son corps, un diapason encaissant chaque vibration. Quand les décibels explosaient, elle éclatait avec eux; elle n'avait pas besoin de chorégraphie. Son instinct la guidait vers les bons mouvements, vers l'attitude unique, vers la prestation inédite, vers le chef-d'oeuvre artistique.

You see I cannot be forsaken
Because I'm not the only one
We walk amongst you
Feeding, raping
Must we hide from everyone


Le tissus fin de sa culotte effleurait les cuisses immobilisées de Madrigal tandis que celle-ci dansait; les influences endossées d'Annabel était le baladi, sans la moindre formation. Elle avait appris à ce que son ventre ne soit jamais en paix. Ses mains, ses bras et ses épaules suivaient les inflexions de la mélodie, parfois élevés en croix, parfois remontant sa crinière pour se livrer à un solo de nombril; plus rarement, elles se posaient sur ses jambes ou son tronc, telles des mains griffues, des mains faites pour lacérer la peau. D'ailleurs, emportée et insensibilisée par l'adrénaline, elle laissa quelques traces d'ongles écarlates près de la rose fanée de son tatouage.

I'm over it
Why can't we be together
Embrace it
Sleeping so long
Taking off the mask
At last, I see


À la fois féline et reptilienne, à l'image des vampires du film et à ceux qu'elle imaginait après avoir dévoré des tonnes de romans à l'hémoglobine et avoir expérimenté et apprécié quelques jeux sexuels vampiriques, elle se pencha sur sa captive, les yeux mis-clos, un vague sourire carnassier entrouvrant ses lèvres. Elle détendit ses longues jambes pour les insinuer entre celles recouvertes de nylon, la jupe du tailleur retroussée par la danse d'Annabel. Elle écarta les jambes et les ploya, se relevant habilement.

My fear is fading
I can't speak it
Or else you will dig my grave
We fear them finding
Always whining
Take my hand now
Be alive


Debout, en équilibre précaire sur le matelas moelleux et ses talons aiguille s'enfonçant dans l'édredon, Annabel s'accrocha deux deux mains aux montants du lit à baldaquins et entama les deux derniers refrains; elle ne sentait plus sa propre fatigue, son corps n'étant plus commandé que par les sons, que par les rythmes, que par l'angoissante finale.

You see I cannot be forsaken
Because I'm not the only one
We walk amongst you
Feeding, raping
Must we hide from everyone


You see I cannot be forsaken
Because I'm not the only one
We walk amongst you
Feeding, raping
Must we hide from everyone


Finalement, elle laissa la musique mourir, se rendant soudain compte qu'elle était hors d'haleine, qu'elle s'était défoncée outre mesure. Soudain lasse, ayant un relent d'humiliation en fixant la Veuve allongée sur le lit, elle descendit du lit et s'assit sur la causeuse pour retirer rageusement les chaussures hors prix, les jetant comme de vulgaires pantoufles. Elle traita de même les sous-vêtements, ne les dénouant qu'à moitié et les enlevant en même temps que ceux, ternes et moches, couleur chair. Elle devait partir d'ici au plus vite avant qu'elle ne craque et ne finisse soit par éclater en sanglots, soit par tuer la Veuve.
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 31 Oct - 4:49

L'espace d'une seconde, Madrigal fut terrorisée, certaine que la jeune sauvageonne lui sautait dessus pour l'égorger avec ses dents.

La seconde d'après, elle comprit, époustouflée, qu'elle s'était trompée quand elle avait cru se tromper. Le feu follet vert qui dansait dans les iris d'Annabel s'était transformé en un brasier à peine soutenable.

Elle resta passive, dévorant de ses yeux anthracites l'audition de la danseuse. Visiblement, tout était improvisé, il n'y avait que l'instinct et une parfaite connaissance de cette musique qui guidaient le corps adorable. Le résultat était aussi riche et bien plus impressionnant qu'une chorégraphie réglée au quart de tour; imprévisible, étonnant, affolant.

Mais autant, et même bien plus que les ondulations de ces courbes charmantes, il y avait le visage. Expressif. Magnifique, même dépourvu de toute parure. Un visage comme ceux que l'on voyait sur les peintures des époques anciennes, un visage rond et angélique, serti d'une bouche et d'yeux sortis de l'enfer.

Quand Annabel eût terminé, Madrigal resta un moment sonnée. Elle avait l'habitude des très belles femmes et en était une elle-même, mais elle n'avait jamais assisté à ça. Elle avait passé quarante ans sans la moindre pensée saphique mais luttait à présent contre le souvenir affolant des lèvres rouges effleurant à peine les siennes.

Si elle pouvait inspirer de pareils sentiments à une femme, Madrigal sourit de ce que la sauvage pouvait évoquer aux yeux d'un homme.

"Rhabillez vous et, surtout, pardonnez ma méprise. Vous ne m'aviez pas du tout livré la marchandise la première fois; maintenant que j'ai vu ce que vous avez dans les tripes, je retire avec plaisir toutes les paroles désobligeantes que j'ai pu proférer. Si vous restez, vous êtes embauchée. Je ne tiens pas un bar à minettes. Votre talent et votre charme seront les bienvenus chez moi."

Madrigal n'oubliait ni les insultes, ni les bris, ni la violence. La vengeance est un investissement à long terme.
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 31 Oct - 5:19

Nue comme la lune, elle endossa sa longue cape et la ferma minutieusement, puis enfila ses bottes fermées par une fermeture éclair. Ainsi couverte, rien ne paraissait de sa nudité.

Elle figea, la main sur la poignée, pour écouter parler Madrigal. Le coeur battant à tout rompre, encore furieuse, elle se mordit les lèvres et s'apprêta à envoyer Madrigal "manger un char de marde" comme on disait délicatement par chez elle avant de ravaler ses paroles peu amènes.

Elle n'avait nulle part où aller, pas beaucoup d'argent en poche. De quoi tenir trois jours ou foutre le camp ailleurs. Elle pourrait retourner à New-York, où elle avait des amis pour l'héberger quelques nuits et lui filer de l'argent de poche en échange de...menus services.

Surprise, elle s'entendit demander: "Et ça m'apporterait quoi, de rester?"

Elle pourrait toujours rester à l'Arachnid's pour la nuit puis se carapater en douce le lendemain. Elle commençait à avoir l'habitude de plier bagages en moins de deux avant de décamper à l'autre bout du pays.

Elle ne croyait pas une seconde en la flagornerie de la Veuve. Si c'était avec des excuses à deux ronds qu'elle avait encoquiné tous ses défunts maris, ça ne prenait pas avec elle.
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 31 Oct - 23:33

Satisfaite, Madrigal sourit. Elle put se le permettre, Annabel lui tournant le dos. Heureusement, car ce geste normalement chaleureux n'avait rien de rassurant sous des yeux de pierre gelée.

"Un gîte 5 étoiles, nourrie et blanchie; vous porterez les vêtements de la garde-robe de l'établissement et je vous fournirai tous vos produits de beauté, de même que des soins capillaires, faciaux et corporels chez des professionnels à chaque mois. Un salaire de base de 200$ par semaine pour 35 heures, plus un bonus mensuel fixé sur le rendement de l'hôtel et du bar pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines, voire milliers de dollars. Ce montant dépendera en partie de la clientèle que vous saurez fidéliser grâce à vos prestations sur scène."

Madrigal marqua une pause avant de s'éclaircir discrètement la gorge, invitant à une réponse prompte.
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 31 Oct - 23:44

Annabel lâcha la poignée.

L'offre était alléchante, peut-être même idyllique. Le train de vie, les vêtements et l'apparence d'une star; un boulot somme toute facile et payant dans un établissement classe où une passe coûtait probablement plus de 50$, et pas avec des mecs tout crades et beurrés à la mauvaise bière. Le salaire hebdomadaire n'avait pas grand-chose d'alléchant; Annabel se doutait bien que les "extras" dont parlait Madrigal ne consistaient surtout en sa capacité à faire cracher du pognon aux hommes. Et que là résiderait l'essentiel de son pactole.

Le piège se flairait tout de suite. Une cage aux barreaux dorés.

Annabel hésita honnêtement, déchirée entre son envie de liberté et celle du confort. Libre, oui, mais elle devrait passer quelques jours ou quelques semaines sans job, sans le sou, avant de trouver quelque chose de miteux, un petit appart' sans isolation, et recommencer le train de vie pourri qu'elle avait, à toujours devoir partir, toujours se voir mise au placard avec toutes ces pétasses à peine majeures grimpant sur les planches pour se tortiller le cul.

"Je vais pouvoir partir quand je voudrai?" demanda Annabel, sentant déjà que la lassitude avait le dessus sur son orgueil.
Revenir en haut Aller en bas
Madrigal Volen
Gérante de l'Arachnid's Nest
Madrigal Volen


Nombre de messages : 55
Age : 55
Localisation : Dernier étage du Arachnid\'s Nest
Âge RP: : Tenancière
Citation favorite: : Torturer mes employés
Date d'inscription : 13/11/2007

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Elevée - Une célébrité locale.
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Ven 31 Oct - 23:58

On y est, songea Madrigal avec un plaisir malsain. La jeune femme s'était précipitée tête première dans sa toile, tel un pauvre papillon n'en pouvant déjà plus de battre des ailes.

Elle s'approcha d'Annabel et lui prit doucement la main.

"Pour l'instant, je veux que vous vous reposiez. Demain, le bar ouvre pour sa première soirée et je vous veux en forme. Je vous envoie Madame Bénédictine avec un plateau et un pyjama dans quinze minutes."

Madrigal serra brièvement l'épaule d'Annabel avant de sortir de la pièce dans un claquement de talons.

"Vous pourrez partir dès que vous voudrez, mais pas avec des choses m'appartenant. D'ailleurs, j'exige que vous suiviez au moins cinq jours par semaine le régime de l'établissement, donc que vous soyez présente le matin et le soir. Aucun produit de beauté ni vêtement ne sort de cet établissement, vous comprendriez pourquoi si vous pouviez voir les factures."

Quand Madrigal sortit, elle se dirigea droit vers une chambre adjacente et téléphone à Mama pour lui transmettre ses ordres, puis monta dans ses appartements peaufiner légèrement le plan qui commençait à germer dans son cerveau.
Revenir en haut Aller en bas
Annabel Desormiers

Annabel Desormiers


Nombre de messages : 13
Date d'inscription : 26/07/2008

Détails techniques
Renommée dans le milieu:: Faible - vous êtes peu reconnu parmi vos pairs
Indice de recherche: Aucun

Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1Dim 2 Nov - 6:49

Quand Madrigal sortit, Annabel s'effondra de ton son long sur le lit légèrement froissée, un bras passé sur ses yeux. Elle ne bougea pas d'un pouce quand la vieille bonne Haïtienne, quel cliché bordel, vint mettre de l'ordre et rebrancher le téléphone. Elle secoua légèrement l'épaule de la jeune femme allongée pour l'éveiller.

"Mad'moiselle, vous devriez vous débarbouiller et vous mettre mieux au lit. Elle n'a pas un caractère facile, mais elle sait de quoi elle parle, et si vous êtes encore là, c'est que vous devez en avoir sacrément dans la culotte."

Annabel se leva en grommelant quelques onomatopées décousues, a la fois attendrie et agacée par la gentillesse de la vieille dame aux mains usées.

Il y avait un nouveau panier de produits de beauté, encore avec une notice. Cela amusait beaucoup moins Annabel; en ce lieu, ses moindres gestes, ses moindres actions seraient planifiés, surveillés, verrouillés. Elle ne pourrait jamais vivre comme ça.

Elle en profita néanmoins pour user et abuser des bonnes grâces de la sorcière, avant de revêtir le très confortable pyjama de tissus satiné et doux embaumant la lessive fraîche. Mama avait quitté la pièce pendant les préparatifs, laissant un plateau couvert à Annabel, agrémenté d'une fleur et d'une note l'enjoignant de laisser le plateau vide sur le pas de la porte.

Une salade de légumes, cressons, laitue et épinards, avec des petits morceaux blancs ressemblant à du tofu; une omelette aux champignons et au jambon (probablement de parme, ou quelque chose du genre) composée de blancs d'oeufs, un pain encore chaud composé d'une bonne dizaine de grains entiers, un jus de légumes, une tisane chaude, et une banane. En bonnes quantités, mais quand même un foutu menu de régime.

Annabel grignota sans appétit puis laissa le plateau tel que demandé avant de fermer les lumières et de se jeter au lit. Elle s'endormit après quarante secondes.

.....

À dix heures le lendemain matin, ce fut encore Mama qui réveilla Annabel en lui secouant l'épaule.

"Bonjour! Prenez votre petit déjeuner. La patronne a une journée chargée pour vous!"


"...gnein?"

"Mais si! Ce soir, c'est Halloween, l'ouverture, et la patronne vous veut à votre meilleur. Allons, allons! Vous avez dormi presque douze heures, c'est amplement suffisant!"

Annabel mangea au lit son petit déjeuner, d'excellentes crêpes aux pommes, une coupe débordante de fruits et de fromage blanc, une délicieuse tisane arômatique et un grand verre de lait 1%. Elle ne se douta pas un instant qu'un aliment ingéré contenait la première étape du piège où elle s'était empêtrée.

Le reste de la journée lui parut un brouillard obscur. Madrigal était venue la chercher et, sous sa garde, elle avait fait ce qui lui semblait être tous les salons de beauté de la ville. Pas une seconde la Veuve ne la lâcha des yeux.

La journée avait commencé dans le bien-être, Madrigal l'emmenant d'abord se faire masser longuement tous les muscles de son corps. Ce traitement lui sembla durer des heures et des heures, le nez enfoncé dans l'oreiller, quatre mains professionnelles et talentueuses chouchoutant son corps.

Le traitement suivant fut bien moins agréable: une épilation totale, soit à la cire, soit à la pince. Les jambes, les bras, le ventre, les mains, le pubis, les aisselles, le contour des sourcils, les orteils, le visage; tout y passa sans la moindre pitié et avec une précision monastique. Annabel maudit intérieurement Madrigal qui assistait, impassive, aux grimaces de sa "protégée". Une solide exfolitation nettoya les résidus de cire et lui retira ce qui lui restait de peau. Elle eût ensuite droit à un autre massage, celui là aux huiles et divers produits aux prix exhorbitants destinés à lui reconstruire un épiderme sur mesure. À la fin de cet harassant passage, Annabel dût néanmoins reconnaître qu'elle avait carrément fait peau neuve, et que celle-ci était d'une douceur exceptionnelle.

Chez le coiffeur, on lui refit sa teinture en un rouge écarlate, sanglant et éclatant, doublé d'une noirceur de corbeau; pendant que la teinture prenait, une petite équipe vint s'occuper de ses ongles et de ses doigts de mains et de pieds. Armés de limes, de pierres ponces et de faux ongles, ils s'attaquèrent aux ongles rongés et négligés, aux pieds cornés et aux ongles mal coupés. En désespoir de cause, Madrigal accepta qu'elles mettent de faux ongles aux mains et à certains orteils, refusant les griffes barbares, argumentant qu'elle aurait aussi à faire du service et qu'elle n'autorisait normalement pas les ongles dépassant l'arrondi.

Elles les vernirent selon les souhaits de Madrigal, alternant un rouge semblable à la nuance de ses cheveux et le noir. Puis le coiffeur reprit ses droits, lava la longue chevelure et coiffa Annabel, lissant sa longue chevelure autour de son visage de madone. Puis, sans qu'elle ne quitte la chaise du coiffeur, on vint la maquiller, avec le genre de produit qu'utilisent les nageuses syncronisées et qu'il faut littéralement enlever au dissolvant.

Il était plus de seize heures quant le marathon de soins s'acheva, Annabel ayant la nette impression de vivre dans le corps d'une étrangère. Elle n'avait pas eu un seul mot à dire. Même si elle devait reconnaître que l'effet obtenu était absolument époustouflant, elle avait le sentiment de porter un masque. Un masque imposé par la Veuve.

Mais elle se sentait aussi étrangement détachée de tout, souriant aux passants, s'amusant de leurs regards flatteurs. Elle se sentait comme une star, et son imagination s'emballait à un rythme délirant.

Elle ignorait que les effets seuls des soins prodigués par Madrigal n'étaient pas la source de cette euphorie et de ce sentiment d'irréalité.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Chambre 203 Empty
MessageSujet: Re: Chambre 203   Chambre 203 Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 
Chambre 203
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Depracity :: † Depra City † :: Sutter's Mill Place :: The Arachnid's Nest :: Deuxième et troisième étages-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser