La semelle de ma ranger écrase le mégot de ma cigarette. Il est temps d'y aller.
L'escalier de béton résonne du bruit de mes santiag en croco lorsque je le descend. D'une main, je pousse la porte. Une musique assez bruyante, mélée d'éclats de voix, de bruits relatifs aux jeux classiques d'Asie montent vers moi...
C'est une pièce d'environ 40m², avec quatre pilliers, cinq tables. Un bar, avec un serveur comme dans les grands hôtels. Trois serveuses, en corset blanc, avec une queue de lapin au cul et des oreilles de lapin sur le crâne.
Le flot de paroles se tarit. On me regarde bizzarement... Oh, pardon, j'ai failli oublié que j'étais entré en scène.
Mes mains tirent de sous mon manteaux les deux ingrams. Je lâche mes rafales sur les hommes debout, ceux qui doivent être les porte-flingues. Les douilles volent en tout sens. Après à peine une seconde de tir, les culasses vont se bloquer en arrière. Chargeur vide. Déjà, ils glissent de dehors de leur habitacle. Je ramène les armes vers mes flancs. Les chargeurs scotchés à l'intérieur de mon manteau s'engagent puis émettent un claquement sec. Je tire pour les retirer du manteau. Déjà en face les mecs tirent leurs armes. Trop lents. J'ouvre de nouveau le feu, par courtes rafales, ce coup-ci. Le but est de tuer, ni plus, ni moins. Les silencieux couvrent le bruit des coups de départ, limitant le son à un vague bruit de moteur.
Lorsque les culasses restent de nouveau bloquées à l'arrière, je lâche les ingrams. D'un mouvement rapide, je me cache dans un recoin et tire l'AKS 74 qui m'attend dans le dos. La plupart des client sont au sol, mais il reste des surivants. le barman, par exemple, debout avec un fusil à pompe de ball-trap. Je lâche ma rafale, les bouteilles à sa gauche puis à sa droite volent en éclat avant que son corps projeté par les deux balles que je lui ai collé ne l'envoient s'écraser sontre ses étagèrent.
Une serveuse se lève soudain et court vers la porte du fond. Une trainée rouge s'y dessine lorsque l'elle l'atteint, déjà morte, frappée de trois balles dans le dos...
Le silence revient enfin, à peine effacé par les gémissements des blessés. Il est temps d'en finir. Je me rabat sur la salle, fusil d'assaut braqué. Un homme qui tentait de récupérer un de ses potes tente de se mettre à couvert derrière une table en bois que je frappe d'une dizaine d'impacts. Chargeur vide. je me débarasse de l'arme.
Le Desert Eagle quitte son holster. On finit ça à ma façon. J'abrège les blessés d'une .44 dans la tête. C'est crade, mais c'est ce que je cherche.
Soudain un courant d'air me signale que la porte est ouverte. Je cours à l'extérieur. Un homme titube vers la rue principale, les mains couvrant son ventre blessé. Je me mets devant lui et lui met le beretta devant le nez.
"Eh, tu vas où, là?"
Le corps sans vie s'effondra à mes pieds. Fait chier, je vais devoir le traîner à l'intérieur, laissant une sacrée traînée de sang par terre... Prêt de l'escalier, comme prévu, deux bidon de trente litres d'essence m'attendent. Une fois que le corps est à l'intérieur, mes armes retournées à leur place, je prends le combustible et en répands dans toute la pièce.
Je sors une cigarette et mon zippo... Une longue latte vient calmer mon énervement. C'est ma première action du genre...
Une des serveuse est encore en vie. Elle se traîne par terre, une jambe déchirée par une balle de 5.56. Me regardant fumer ma cigarette, elle comprend. Un dernier espoir de survie lui fait tendre une main suppliante vers moi. Elle sanglote de manière pitoyable. Le baretta exauce son voeu. Enfin, la façon dont j'avais comprit son voeu.
Je sors puis me retourne. Coincé entre le pouce et le majeur, le mégot prend soudain une violente impulsion et s'engouffre dans la pièce. Les flammes éclatent soudain. L'immeuble entier va brûler.
Et les innocents de cet immeuble, me direz vous? Ils savaient tous ce qui se tramait en dessous. Personne n'a rien fait. Donc ils n'étaient pas innocents.
La voiture me récupère un peu plus loin. En route, nous croisons déjà les camions de pompier. Mon portable sonne.
"Joli travail, Slater.
-Merci monsieur."